30 mai 2010 Patrick

L’Homme de Marree

L'Homme de Marree

En 1998, un pilote d’avion nommé Trec Smith fit une découverte extraordinaire : en volant au dessus de l’Australie Méridionale, entre les villes de Marree et de Coober Pedy, il aperçut une gigantesque silhouette humaine tracée au sol. Baptisé « Homme de Marree », ce dessin de 4 km de long sur plus de 15 km de circonférence est le plus grand géoglyphe au monde, loin devant les lignes de Nazca. Mais malgré sa démesure, ses auteurs et la raison de sa présence restent encore aujourd’hui une énigme…

Situé près de la zone interdite de Woomera, le plus grand terrain d’essais militaires de la planète, l’Homme de Marree semble représenter un aborigène en train de chasser avec un bâton à lancer. On estime que pour choisir un site adapté à sa taille immense, il a surement fallu utiliser des images satellite ainsi que du matériel topographique. Les lignes qui composent la silhouette atteignent jusqu’à 35 m de large, sur une profondeur de 20 à 30 cm. Elles s’érodent progressivement, mais l’aridité de la région permet au dessin d’être encore visible.

L'Homme de Marree en 1998 - Photo © Commonwealth of Australia

L'Homme de Marree en 1998 - Photo © Commonwealth of Australia

Les auteurs du géoglyphe sont inconnus, mais suite à la découverte de Smith, plusieurs communiqués de presse anonymes suggérèrent qu’ils étaient américains. En janvier 1999, les autorités apprirent par le biais d’un fax qu’une plaque était enterrée à 5 mètres au sud du nez de l’Homme. Cette plaque contenait un drapeau américain, une représentation des anneaux olympiques, ainsi qu’un message : « In honour of the land they once knew. His attainments in these pursuits are extraordinary; a constant source of wonderment and admiration » (En honneur de la terre qu’ils connurent autrefois. Les résultats de ses recherches sont extraordinaires ; une source constante d’émerveillement et d’admiration). La phrase est tirée d’un livre de H.H. Fynlaison intitulé « Le Centre Rouge », dans lequel l’auteur parle notamment de la chasse aux wallabies avec des batons à lancer. Si l’on se fie à l’ouvrage, « l’Homme de Marree » pourrait être un chasseur de la tribu Pitjantjatjara.

Malgré les réactions enthousiastes du public, le ministre de l’environnement Australien qualifia l’oeuvre de « vandalisme environnemental », et le site fut fermé après que les membres de la tribu Dieri se soient plaints, considérant le geoglyphe comme une profanation de leur terre sacrée. Mais alors que ses lignes disparaissent lentement dans la terre sèche de l’Outback, l’Homme de Marree voit parfois des avions venir le survoler, lui et son mystère.

Plus d’infos :

, , ,

Comments (20)

  1. Cela fait immédiatement penser aux Georgia Guidestones… Le même déploiement énorme de moyens pour un message étrange. On sait ce qui a été utilisé ? des engins de chantier ?
    (à mon avis, c’est vraiment étonnant…)

  2. Villeroy

    Y’a pas de dates connue pour sa création?
    Ce qui laisse perplexe c’est l’intérêt d’un tel travail, mal vu par a peu près tout le monde (aborigènes, écolos, nous…), et sans doute très cher à réaliser.

    (Il est très hard à retrouver sur google maps)

  3. Vraisemblablement, il a été créé en 1998, sinon il aurait été vu avant vu sa démesure. Et effectivement, sur le lien google map que j’ai mis en fin d’article, on le distingue pas tout de suite, mais depuis 12 ans les tracés se sont érodés…

  4. Ninoue

    On m’apprends à l’instant que l’homme de Marree serait en fait originaire de Bretagne.

  5. Cymothoa

    C’est la fait des articles cette semaine !

  6. Xix

    Je trouve l’idée plutôt sympa moi. Ca aurait pu être pire : tracer un logo « KFC » par exemple ! Peut-être que dans des millions d’années, quand les GPS et les bulldozers se seront décomposés, les scientifiques se demanderont comment on a pu faire un dessin de cette taille…

  7. Xix, c’est sans doute ce qui est le plus troublant : la gratuité totale de l’oeuvre, qui ne vend rien, qui ne promeut rien, et qui a pourtant du réclamer un travail et un investissement colossaux. Personne ne l’a jamais revendiquée, personne n’y a jamais associé son nom, alors qu’il y aurait de quoi pérorer, il s’agit quand même du plus grand géoglyphe du monde!

  8. Jimmy

    Waaaaaaah, deux articles en moins d’un mois lol. ^^
    Que dire de ce glyphe ? C’est… étrange et ça laisse perplexe. On peut supposer que c’est une secte qui a voulu attirer des aliens qui a fait ça (ils ont dû être sacrément déçus) ou alors ils ont voulu éviter la fin du monde (là ils ont dû être stisfaits lol).
    J’ai juste une question parceque l’article n’est pas très clair: La caisse avc la drapeau américain et la phrase, elle a été retrouvée ou elle est juste supposée existante ?
    Un dernier truc avant de lancer le commentaire: Je ne vois en ce glyphe un être humain mais plutôt un Anubis, avec un genre de bec.
    Et un tout dernier truc que j’avais oublié (après je vous laisse) c’est bizarre que ce glyphe de même pas 20 ans s’érode et pas ceux de Nazca ou encore celui du géant d’Atacama ou encore celui du Chandelier de Paracas. Tout ceux-ci subsistent depuis des siècles !

  9. « En janvier 1999, les autorités apprirent par le biais d’un fax qu’une plaque était enterrée à 5 mètres au sud du nez de l’Homme. Cette plaque contenait un drapeau américain, une représentation des anneaux olympiques, ainsi qu’un message »

    Ca me semble pourtant clair, il y avait une plaque (pas une caisse) enterrée, et les autorités l’ont appris par le biais d’un fax.

    Pour la figure, ce que tu prends pour un bec est en fait un chignon, la tête est tournée de l’autre coté.

    Enfin, le dessin s’érode parce que les lignes ont été tracées assez peu profondément. En dessous de la terre rouge il y a de la craie, mais les auteurs du glyphe n’ont bizarrement pas creusé jusque la, comme si l’œuvre était volontairement éphémère.

  10. Jimmy

    Ha, ok, d’accord, maintenant tout s’explique, j’ai compris. Merci, Patrick.

  11. caroline

    En recherchant un peu plus, je suis persuadée qu’il s’agit d’un canular. Il ne s’agit pas de faire du sensationnel pour être crédible MAIS toutes les photos représentant ce glyphe ne sont pas prises sur le même terrain !! Une le montre en excavation, l’autre sur promontoire naturel…. De plus, les dessins géographiques naturels de son secteur sont très aisément reconnaissables….. MORALITÉ => ne perdez pas votre temps avec ce Hoax et découvrez le monde avec de vraies merveilles dont l’homme de Marree ne fait évidemment pas partie.

  12. Donc, l’Homme de Marree n’est évidemment pas un hoax, il est toujours représenté sur le même terrain contrairement à ce que dit Caroline (http://goo.gl/fbwa9x), et son existence est PLUS que documentée, comme ici sur l’agence de geoscience du gouvernement australien http://goo.gl/yjU1Rb , à moins que tu doutes aussi d’eux. Ce qui est vrai en revanche, c’est qu’il n’existe plus ou presque, car ses lignes, peu profondes, ont été progressivement effacées. Comparaison google maps 2006 http://goo.gl/Y2ptaz , 2008 http://goo.gl/5DCwKX et aujourd’hui, où on ne le voit plus http://goo.gl/V6K74b. C’est bien d’avoir de l’esprit critique Caroline, mais les affirmations de ce genre doivent se baser sur autre chose que de simples intuitions 🙂

  13. Vincent

    Je suis le seul à ne pas voire la moindre trace de l’homme sur GGmaps ?
    Je ne sais pas s’il faut zoomer ou quoi, mais je ne vois vraiment rien.. En tout cas, merci Patrick ! Tes articles sont très intéressent.

  14. Alex

    @Vincent : Ça dépend de la météo et de l’angle du soleil au moment de la photo. Sur Bing Maps, on le voit.
    Il faut chercher Marree en Australie-Méridionale (South Austria), suivre la route à l’ouest est regarder sous le lac à son sud-est.

  15. Jean-Luc

    On distingue encore faiblement certaines lignes sur les images satellite du 27 septembre 2013, aux coordonnées 29°32’40.16″S – 137°28’08.39″ E. Elles sont composées de stries latérales comme si elles avaient été tracées avec une immense fourchette ou un peigne multidents. Mais ce n’est pas évident à retrouver

  16. Kaol

    Il s’agit sûrement d’une oeuvre artistique peut être pour « tester » les autorités.
    Mais est-ce que cette zone est totalement interdit pour le public, ou est-ce qu’il existe des moyens illégaux de rentrer dans la zone, par des passages moins surveillés par exemple?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *