14 novembre 2010 Patrick

6 créatures extraordinaires avec de vrais super pouvoirs

Chironex fleckeri

Chironex fleckeri - Crédits photo David Doubilet

Chironex fleckeri : super venin

Le venin le plus dangereux au monde n’est pas celui d’un serpent, ni d’un scorpion ou même d’une araignée. C’est celui d’une méduse australienne connue sous le nom de Chironex fleckeri, qu’on surnomme également « guêpe de mer ». Avec des tentacules pouvant mesurer jusqu’à 3 mètres de long, cette créature mortelle est la plus grande des cuboméduses. Chacun de ses tentacules est couvert de millions de nématocystes, des cellules venimeuses qui libèrent des micro-flèchettes empoisonnées en cas de contact. Le venin neurotoxique de la guêpe de mer est extrêmement puissant, et il est réputé pour produire une douleur épouvantable : il attaque simultanément la peau, le cœur et le système nerveux, et si la victime n’est pas traitée immédiatement, elle peut succomber en moins de 4 minutes. Une personne qui se fait piquer au large risque de subir un arrêt cardiaque avant même d’atteindre la côte. La puissance et la rapidité d’action de son venin font de Chirnox Fleckeri l’animal venimeux le plus mortel au monde, et chaque méduse possède assez de venin en elle pour tuer 60 humains adultes. Il existe toutefois un antidote assez efficace contre le venin de la guêpe de mer, mais l’effet de ce dernier est si rapide qu’une personne gravement touchée pourra mourir avant même que le remède ne lui soit administré. En Australie, ou les plages sont protégées et équipées en premiers soins, on ne recense « que » 64 morts dues à la méduse depuis environ un siècle, mais le nombre est beaucoup plus important si on l’élargit aux iles d’Asie du sud est. Chaque année, avec une quarantaine d’attaques fatales rien qu’aux Philippines, les cuboméduses font plus de victimes qu’aucune autre espèce marine.


Crysomallon squamiferum

Crysomallon squamiferum - Crédits photo Dr Anders Warén

Crysomallon squamiferum : super armure

En 2003, lors d’une expédition au large de l’océan indien, des chercheurs du MIT ont découvert une espèce de mollusque unique au monde. Vivant à plus de 2000m de profondeur près de cheminées hydrothermales, le Crysomallon squamiferum est le seul animal connu dont la coquille est partiellement composée de fer. Cette armure naturelle lui permet de susbsister dans un milieu extrêmement hostile, ou les sources acides peuvent atteindre une température supérieure a 300°. Mais c’est surtout contre les prédateurs que la cuirasse du Crysomallon est déterminante : elle lui permet par exemple de résister aux puissantes pinces des crabes, ou encore aux aiguillons venimeux de certains escargots de mer. En étudiant la structure de l’armure, les scientifiques ont découvert qu’elle était en fait constituée de trois couches superposées : la première est faite d’un minéral commun à tous les gastéropodes, l’aragonite, la deuxième est une couche organique molle qui absorbe une partie des chocs en cas d’attaque, et enfin la couche externe, qui rend l’animal unique, et composée de sulfure de fer. Lors d’un impact ou d’une pression, cette configuration permet à la coquille de ne subir que des micro-fractures, sans jamais se briser. D’après Christine Ortiz, qui a dirigé les recherches, la coquille du Crysomallon squamiferum pourrait inspirer une nouvelle génération d’armure militaire, qui reprendrait la structure à couches multiples. Les soldats du futur devront peut être la vie à un escargot des grands fonds…


Onthophagus taurus

Onthophagus taurus - Crédits photo Alex Wild

Onthophagus taurus : super force

Au début de l’année 2010, des chercheurs anglais et australiens ont décerné le titre d’insecte le plus fort du monde à une espèce de scarabée bousier, l’Onthophagus taurus. Après étude, ils ont déterminé que ce scarabée était capable de tirer 1141 fois son propre poids, soit 30% de plus que le scarabée rhinocéros, précédent détenteur du record. Pour un humain, cela équivaudrait à pouvoir soulever environ 80 tonnes, soit une quinzaine d’éléphants, ou encore une cinquantaine de voitures superposées. Cette force démesurée semble s’être développée au service d’un but simple: le sexe. Lors des périodes de reproduction, la femelle scarabée creuse un tunnel sous une bouse, ou le mâle vient la rejoindre pour s’accoupler. Mais si le tunnel est déjà occupé par un rival, une lutte acharnée s’ensuit dans laquelle chacun des prétendants essaie de repousser l’autre vers l’extérieur. Naturellement, les plus forts sont ceux qui ont le plus de chances de se reproduire, léguant leur super force à leur descendance. Si l’onthophagus taurus est proportionnellement le plus puissant de tous les animaux visibles à l’oeil nu, il existe une espèce microscopique sensiblement plus forte, Archegozetes longisetosus. Selon une étude réalisée en 2007, cet acarien tropical est capable de tirer jusqu’à 1180 fois son propre poids. Cela en fait officiellement l’animal le plus fort toutes espèces confondues, même s’il ne dépasse pas les 100 microgrammes.


Hemeroplanes ornatus

Hemeroplanes ornatus

Hemeroplanes ornatus : mimétisme

L’Hemeroplanes ornatus est une espèce de papillon sphinx qui vit dans les forêts tropicales humides d’Amérique centrale. Sous sa forme adulte, ce lépidoptère ne présente pas de particularité remarquable, mais sa larve est dotée d’une aptitude prodigieuse : lorsqu’elle est menacée par un prédateur, la chenille de l’hemeroplanes gonfle son thorax et sa tête jusqu’à prendre l’apparence d’une vipère. D’autres chenilles tropicales sont capables d’imiter grossièrement une tête de serpent pour repousser les assaillants, mais le mimétisme de l’hemeroplanes est sidérant de réalisme. Non seulement elle parvient à imiter parfaitement les yeux, les écailles et la tête triangulaire d’un serpent, mais en plus elle simule un mouvement d’attaque, comme si la vipère s’apprêtait à mordre! La nature n’est pas allée jusqu’à doter la chenille de l’hemeroplanes d’un véritable venin, comme certaines de ses cousines, mais son incroyable métamorphose suffit à dissuader les ennemis potentiels de venir vérifier.


Tardigrade

Tardigrade - Crédits photo Goldstein labs

Tardigrade : invulnérabilité

Également surnommé ourson d’eau à cause de sa démarche pataude, le tardigrade est un petit animal tellement singulier qu’il forme une classe zoologique à part, proche des arthropodes. Mesurant un peu moins d’un milimetre en moyenne, il est doté d’une capacité de résistance telle qu’elle est sans commune mesure dans le règne animal, à l’exception de quelques bactéries. Le tardigrade s’est développé partout sur la planète, des plus hauts sommets jusqu’au fond des océans, et des régions polaires jusque dans les régions tropicales. Ses incroyables facultés d’adaptation lui valent d’appartenir au club fermé des polyextremophiles, les organismes capables de vivre dans des conditions extrêmes multiples. Il est capable de résister à des radiations de 5000 Gy, soit 1100 fois plus que le corps humain ne peut en supporter. Mais le véritable super-pouvoir du tardigrade s’appelle la cryptobiose : dans cet état d’arrêt métabolique ou il abaisse son activité vitale a 0,01% de la normale, le tardigrade remplace l’eau de son organisme par des sucres synthétiques, et il peut alors résister temporairement à des températures allant de -272° jusqu’à 150°. Il peut également survivre plusieurs années sans eau ni nourriture, avant de revenir à la vie lorsque les conditions sont plus favorables. En 2007, des tardigrades furent envoyés dans l’espace à bord de la capsule Foton-M3 afin de tester leur résistance au vide spatial et aux radiations cosmiques. Plus de 68% des spécimen résistèrent a ces conditions pendant 10 jours, avant de restaurer leur ADN une fois de retour sur Terre. Le tardigrade est en fait si extraordinaire que certains lui prêtent une origine extra-terrestre : ses facultés lui auraient permis d’arriver sur notre planète agrippé à une météorite, et de survivre au voyage…


Turritopsis nutricula

Turritopsis nutricula - Crédits photo Peter Schuchert

Turritopsis nutricula : immortalité

Turritopsis nutricula est une petite méduse qui ne dépasse pas les 5mm de diamètre, mais qui fascine le monde scientifique : c’est la seule créature connue capable d’inverser son processus de vieillissement. Grâce à un mécanisme cellulaire nommé transdifferenciation, elle est capable de retrouver sa forme juvénile après avoir atteint l’age adulte, ce qui la rend potentiellement immortelle. Originaire des caraïbes, la méduse s’est propagée dans tous les océans de la planète, et du fait de son immortalité, les scientifiques redoutent que sa prolifération devienne incontrôlable. Selon le Dr Maria Miglietta, de l’Institut tropical de recherche du Smithsonian, nous sommes en train de vivre une « invasion mondiale silencieuse ». Turritopsis nutricula reste cependant victime de ses prédateurs naturels, et bien qu’elle soit potentiellement immortelle, aucun spécimen n’a été observé assez longtemps pour que son age puisse être estimé. Généticiens et biologistes espèrent aujourd’hui comprendre les secrets de cette créature unique, dont le pouvoir extraordinaire fait rêver toute l’humanité…

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